Le Soir – Nolwenn Leroy: «Ma différence, un atout»

La chanteuse revient dans la lumière avec un album baptisé « Gemmes ».

On l’avait laissée au fil de l’eau, « Ô filles de l’eau », on la retrouve maman d’un petit Marin, né en juillet dernier. Elle est comme ça, Nolwenn Leroy, entre deux albums, elle redevient cette Bretonne « taiseuse » qu’elle n’a jamais cessé d’être et se met aux abonnés absents. Pour mieux revenir. Comme c’est le cas pour ce sixième album qu’elle définit comme la « quintessence » de ceux qui l’ont précédé. Un peu comme ces « Gemmes » qui, lorsqu'on les découvre, portent à la lumière des millions d’années d’expériences accumulées.

Comme les « Gemmes » qui donnent le nom de votre nouvel album, vous avez décidément le don de vous faire rare. Entre deux albums, c’est tout juste si l’on entend parler de vous…

Au moment de commencer à travailler sur un disque, j’ai besoin de me mettre en retrait, de disparaître. En plus, comme je ne suis pas très « réseaux sociaux », pour le coup, c’est comme si je disparaissais vraiment. Dès le début, j’ai su que je devais cultiver ma différence. D’abord, parce que c’est pour elle que j’ai été sélectionnée pour la StarAc. Je n’avais jamais fait de castings, je sortais tout droit du Conservatoire, je n’avais vraiment pas le profil « téléréalité ». Je dirais même que j’étais un peu l’anti-candidate. Et pourtant, c’est moi qu’au final le public a choisie. Ça m’a fait comprendre très tôt dans ma carrière que ma différence pouvait aussi être un atout. En même temps, ce n’est pas quelque chose que je cultive, c’est ma nature, tout simplement. J’ai ce côté breton, un peu taiseux. J’ai été élevée comme ça.

Vous voilà en pleine promo, avec un petit bout de quelques semaines à peine. Vous arrivez à tout mener de front ?

Je suis un peu comme toutes les femmes, je fais ce que je peux, comme je peux. La maternité, ce n’est pas quelque chose qui se programme ou, en tout cas, ce n’est pas quelque chose que moi, dans ma vie, j’avais envie de mettre à mon planning, comme on programme un rendez-vous. Ce bébé n’était pas au planning mais on a laissé faire les choses. Je n’avais pas non plus envie de repousser la sortie de l’album. C’est comme ça que je me suis retrouvée à faire de la promo enceinte jusqu'aux yeux. C’est un paradoxe, pour moi qui suis d’une nature très discrète, que de m’être retrouvée à vivre ce moment très important de ma vie sous les lumières. Ce qui m’a peiné, c’est tous ces magazines qui ont titré « Nolwenn affiche sa grossesse ». Ben non, quand on est une femme enceinte, on est enceinte et ça se voit. On n’affiche rien du tout, c’est la vie, c’est tout.

On pourra bientôt vous entendre sur l’album hommage à Johnny Hallyday. Quelle est celle de ses chansons que vous avez reprise ?

« Quelque chose de Tennessee ». J’aime l’entièreté du répertoire de Johnny mais tout particulièrement cet album qui a été écrit par Berger. Je préfère son côté force tranquille à celui de la force tout court. J’aime bien quand il retient les chevaux, peut-être parce que c’est ce que j’ai dû apprendre à faire avec ma propre voix. C’est une chanson que j’aime beaucoup et, jusqu'à ce jour, je n’avais jamais eu l’occasion de la chanter. Ce qui m’a fait y aller aussi, c’est que c’est un projet qui est orchestré par Johnny lui-même. Il a fait plus que donner son aval, puisqu'il a même prêté ses musiciens pour les enregistrements. Je sais qu’il a écouté les chansons et qu’il les a beaucoup aimées.

Francesca Caseri

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