Fondation Abbé Pierre – Lancement de la campagne #ONATTENDQUOI

OnAttendQuoi

#OnAttendQuoi : en présence de Marek Halter et Nolwenn Leroy, deux des parrains et marraines de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, Délégué général de la Fondation et Jean-Pierre Gilles, administrateur, ont présenté, le 14 septembre, la grande campagne de mobilisation citoyenne de la Fondation qui débutera lundi 19 septembre.

1954-2016. Les personnes mal logées toujours aussi mal logées. Rappelez avec nous. Signez le Rappel sur http://www.onattendquoi.fr

Interview de Nolwenn Leroy

Si on te dit « l’abbé Pierre » ?

La générosité, le don de soi. Notre grand-père à tous. Moi, c’est une rencontre qui a bouleversé ma vie. C’était un homme extraordinaire, son regard, sa façon de prendre ta main dans la sienne.

Il y a des émotions intenses qui sont difficiles à expliquer… des connections, des regards, des moments de partage qui sont très fort. Il était venu à la Fondation, on s’est retrouvé au sous-sol avec tous les jeunes de la Fondation pour un goûter musical. Et puis, juste avant d’être tous ensemble réunis, je l’ai retrouvé dans une petite pièce et le temps s’est arrêté.

C’était très très fort comme moment, cela fait partie des quelques moments inoubliables qui restent dans le cœur pour toujours. Ce sont des moments comme celui-ci qui donnent la force de se battre, de continuer, de s’investir. Toute l’énergie et la conviction dont on a besoin aujourd’hui pour continuer à porter son message, et ne pas l’oublier lui.

Quand je l’ai rencontré, il voulait transmettre son combat. Il était pour que des personnes portent son message, chacun dans leur domaine.

L’abbé Pierre, c’est l’humanité. Il avait toujours dans le regard cette lumière qui vous tire vers le haut. Donner confiance, donner de l’espoir. Voir la manière de s’en sortir et d’aller de l’avant. C’est ça qui est important. Face au malheur, il faut offrir de l’espoir. Il leur disait que l’espoir est toujours là, malgré le constat. L’abbé, c’est l’espoir, toujours. Il y a bien sûr le constat, mais après il y a le combat et l’espoir, et on y va ensemble.

Il y a aussi ce mot : « ensemble » Il était dans l’entraide. Il avait cette notion très fédératrice : c’est ensemble que l’on peut faire bouger les choses, il faut s’entraider. La solidarité la fraternité sont l’essence même de son combat, ont toujours été très importantes pour lui.

 La crise du logement, près de 4 millions de personnes mal logées ?

Personne ne peut ignorer le mal-logement. On en est tous témoin dans n’importe quelle ville. Le logement devrait être la 1ère grande cause nationale dans les priorités politiques dans la présidentielle 2017, c’est une évidence pour moi. Il est grand temps que ça soit dans les débats et que ça soit une priorité. C’est ça qui fera la différence entre les candidats. Même si les choses avancent comme on l’a dit, je n’ai jamais eu l’impression que ça a été la grande cause nationale jusqu'à maintenant. C’est ça mon rêve. Et c’est à cela que l’abbé avait voué son combat.

Les promesses politiques passent très vite et sont vite oubliées, il faut aussi se battre contre ça. Prendre des décisions et tenir ses engagements, c’est sûr que ça n’est pas le cas aujourd'hui et qu’il y a beaucoup de promesses et ensuite pas mal de désillusions… or ça, ça ne va pas. Mais en même temps, tout change très vite, on est dans un contexte compliqué au niveau économique, à tous les niveaux et ça ne joue pas en faveur de notre combat, du combat de la Fondation. Il y a un risque que le logement ne soit pas prioritaire car les priorités sont nombreuses et elles ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Bien sûr qu’il y a plein de priorités, mais il faut réussir à montrer que certaines découlent les unes des autres et que le logement est une des clés de voûte.

 Quelle mobilisation pour 2017 ?

Pour moi, il faut porter le message au plus grand nombre, par les réseaux sociaux, par tous les moyens faire passer les idées, des messages. Tout le monde est concerné, les jeunes comme les plus âgés tout le monde peut être touché par le mal-logement à un moment donné dans sa vie. Finalement, depuis près de 10 ans que je me suis engagée avec la Fondation, il y a toujours des gens qui sont exclus, qui sont sur le bord du chemin, qui ne peuvent subvenir à leurs besoins au quotidien et ça, dans notre pays, c’est une énigme. Pour moi c’est une énigme alors que l’on est la 5ème puissance mondiale. Bien sûr, il faut en parler et rester présent avec ce même message d’un toit pour tout le monde et le faire passer aux hommes politiques.

On le voit, plus on avance, plus il faut de logements et il faut en parler afin de mobiliser les pouvoirs publics. La fondation y participe et montre que c’est possible de mettre des choses en place. Il faut aussi voir le côté positif et il y a de belles choses dans notre société. Il faut voir le côté positif, les choses bougent lentement mais surement. Donc il faut continuer de porter le message et le répéter. Continuer à dénoncer et à avancer, c’est absolument cela que je veux faire.

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