Celtic Connections : Karen Matheson et Nolwenn Leroy en concert au City Hall de Glasgow (Ecosse)

Celtic Connections Glasgow

Multilingual Breton singer-songwriter Nolwenn Leroy has gracefully bridged the folk and pop realms, winning comparisons to Kate Bush and Tori Amos.
Originally classically trained, she has recorded five studio albums and scored two number one singles, Cassé and Nolwenn Ohwo!, on the French charts.
In 2012, her album Bretonne was diamond certified for sales exceeding one million copies.

Chansons jouées par Nolwenn et ses musiciens, Johan Dalgaard, François Delfin et Kevin Camus lors de ce concret de 45 mn :

  1. Le chant de la mer
  2. Mélusine
  3. Davy jones
  4. Ahès
  5. Karantez vro
  6. Juste pour me souvenir
  7. Tri martolod
  8. Suite sud armoricaine
  9. 6 ème continent

Nolwenn Leroy, Bretonne en Ecosse

Publié dans L'Echo

 

Cover Bretonne (Deluxe Version) 

Chaque année en janvier depuis 1994, la ville de Glasgow résonne au son du folk, du blues et du jazz : le festival Celtic Connections réunit, pendant 15 jours, musiciens écossais et artistes du monde entier pour célébrer la culture celte.

Nolwenn Leroy a chanté le 30 janvier 2016 en première partie du concert de Karen Matheson, chanteuse du célèbre groupe Capercaillie. Entre l’enregistrement de l’émission Hommage à Michel Delpech et la soirée des Enfoirés, elle répond gentiment aux questions de L’Echo.

Vous êtes invitée pour la première fois aux Celtic Connections, comment réagissez-vous quand les Britanniques vous comparent à Kate Bush ou à Tori Amos ?

Je suis très honorée, moi, humble Bretonne, de pouvoir me présenter au public écossais avec mes chansons, en breton et en français. Je ne suis jamais allée à Glasgow. J’avais juste enregistré une émission à Edinburgh il y a quelques années. Pour le concert, j’ai choisi des titres de Bretonne, bien sûr, mais aussi d’Histoires Naturelles. C’est magique de pouvoir participer à ce festival, de prouver mon appartenance à la culture celte, mais la barre est très haute! Kate Bush, pour moi, c’est la grande prêtresse, c’est l’inspiration même, c’est elle qui a ouvert la voie à un tas de chanteurs dans le monde. Je suis passionnée par la culture et la littérature anglaises, j’ai travaillé avec des musiciens anglais pour Bretonne, et avec Jon Kelly, le producteur de Kate Bush, d’ailleurs.

Considérez-vous, à l’instar d’Alan Stivell, que la langue celtique est une passerelle entre le passé et aujourd’hui ?

J’assiste à une véritable Master Class quand je vois Alan Stivell. C’est le barde qui transmet… Il a une telle richesse, une telle ouverture, il m’a soutenue à travers mon projet de Bretonne. Je suis née en Bretagne, j’ai un fort caractère, un caractère breton, je suis passionnée dans tout ce que je fais, je porte au maximum les messages qui me tiennent à cœur. Quand j’ai fait Bretonne, au départ, j’ai surtout voulu me faire plaisir. La langue bretonne me rappelait des souvenirs d’enfance, c’est mon patrimoine, mon histoire ; en chantant en breton, je marque mon appartenance à une communauté. Il y a un adage qui dit que quand on ne sait pas d’où on vient, on ne sait pas où on va. Le breton est une véritable langue, je la transmets. L’accueil qu’en a fait le public, toutes générations confondues, n’était pas prévu, alors maintenant, j’ai envie de partager cette nostalgie commune avec le plus grand nombre.

Quel est votre meilleur souvenir de duo ?

Laurent Voulzy sans hésiter. Il est arrivé dans ma vie à un moment où j’avais besoin de repères, je devais construire ma carrière sur quelque chose de solide, je sortais d’un Talent Show et j’avais besoin de crédibilité. Il m’a permis d’écrire mes propres chansons. Je suis toujours émerveillée par son amitié, la douceur dans sa voix. En enregistrant l’émission Hommage à Michel Delpech avec lui, j’ai retrouvé la même émotion de notre première rencontre.

Vous êtes la chanteuse préférée des Français, vous avez votre statue de cire au Musée Grévin, une astéroïde a même été nommée en votre hommage, comment le vivez-vous ?

C’est une histoire de 13 ans. Je ne communique pas beaucoup, je suis plutôt de nature discrète, c’est assez paradoxal par rapport à notre époque ; je ne crée pas de liens avec les médias ou les réseaux sociaux. En fait, j’ai un lien fort avec le public : je fais beaucoup de tournées, je vais dans des grandes villes, des petites villes, j’aime le contact, j’aime le partage, j’aime partir à la rencontre des gens. Je respecte mon public et c’est mutuel. C’est un lien que rien ne remplace. Je suis heureuse d’être une artiste populaire et j’aime la reconnaissance du public.

Avec votre emploi du temps chargé, vous avez le temps d’être très engagée dans le domaine caritatif et dans la protection de l’environnement ?

Ma rencontre avec l’Abbé Pierre, « avant de partir pour ses grandes vacances », comme il disait, a été décisive. C’est un combat quotidien, difficile, de lutter contre le mal logement, la précarité. Ça se passe au bas de chez nous. Aujourd’hui, c’est un problème qui s’installe, il faut multiplier les actions, c’est ce que je fais avec mon engagement pour la Fondation Abbé Pierre, les Restaus du Cœur, les Enfoirés… Pour apporter de l’aide à des gens qui en ont besoin. Pour l’environnement, c’est la même chose, peu importe l’étiquette politique, les combats se rejoignent. Si je n’avais pas été chanteuse, j’aurais travaillé dans l’humanitaire.

Propos recueillis par Marie-Blanche Camps

Nolwenn Leroy, reine de Bretagne

 Publié dans Ici Londres

Son terrain est breton et c’est en Grande-Bretagne que son album celtique Bretonne sort. La chanteuse s’est confiée sur la grande histoire qui la lie à la Brittany anglaise, histoire de revenir avec elle sur ses racines et ses inspirations.

Vous connaissez Londres ?

J’ai enregistré l’album Bretonne à Londres, c’est d’ailleurs paradoxal qu’il sorte aux USA avant l’Angleterre ! Sur le suivant, qui sont des compositions et non des reprises, j’ai écrit toutes les chansons en Angleterre.

 

Des lieux qui vous inspirent ?

Je suis très proche de la culture anglaise. J’ai toujours aimé l’anglais et l’Angleterre. J’y ai d’ailleurs consacré tout un album, Le Cheshire Cat et moi, inspiré d’Alice au Pays des Merveilles et de Lewis Caroll. La liste est tellement longue qu’il faudrait plusieurs chapitres pour parler de tout ce que j’aime ! Et du coup pour Bretonne je me suis dit : partons là-bas !

 

Pourquoi avoir enregistré Bretonne en Grande-Bretagne plutôt qu’en Bretagne ?

Parce que c’est là que la musique celtique trouve ses racines. Et les musiciens de là-bas pouvaient apporter beaucoup au projet. On me dit souvent que la musique celtique est une niche.  Mais pour moi elle est intemporelle, même mieux : elle est à la base de la musique pop anglaise. C’est ce qui fait la puissance et l’intemporalité de cette musique, et qui touche les gens au coeur.

 

On retrouve la musique celtique dans la pop anglo-saxonne.

 

Votre musique est-elle un lien entre tradition et modernité celtique ?

Tout à fait. Tout à commencé avec la bande originale de mes souvenirs d’enfance en Bretagne, ensuite ma musique a été considérée comme audacieuse ou risquée de “s’enfermer” dans un genre. Les gens ne voyaient pas où je voulais en venir. Mais pour moi, c’est une raison d’être, qui éclot totalement dans Bretonne.

 

Quel est votre lien entre la Grande-Bretagne et la Bretagne, la “petite Bretagne”?

La petite Bretagne, pour moi c’est “ma grande Bretagne” ! J’ai grandi avec les légendes des Chevaliers de la Table Ronde, et il y a toujours eu le lien d’Arthur entre les Bretagnes.

 

Quel est votre endroit préféré de Grande-Bretagne ?

J’ai voyagé dans le Yorkshire. J’adore aussi l’île de White et Stonehenge. Bath également, où a vécu Jane Austen, j’aime tellement l’Angleterre victorienne que j’y ai peut-être vécu, dans une autre vie…

 

Propos recueillis par Sidonie Gaucher.

 

En concert le 30/01 à Glasgow.