DH – Nolwenn Leroy: « La France va gagner la Coupe Davis »

Nolwenn Leroy a sorti son 6e album studio en septembre. Elle sera en tournée en 2018.
À tout juste 35 ans - elle a fêté son anniversaire le 28 septembre -, Nolwenn Leroy a une actualité chargée. Son nouvel album, Gemme, est sorti début septembre et son fils Marin est né le 13 juillet dernier. Pas question pour la chanteuse de pouponner loin de son public. C’est avec le sourire et son fils qu’elle est arrivée à Liège pour participer à la soirée anniversaire de Cap 48. Et c’est avec joie qu’elle évoque ces deux bonheurs.

Être toute jeune maman et promouvoir un nouvel album, n’est-ce pas un peu compliqué à mener de front ?

"D’autres l’ont fait avant moi. On essaye de faire du mieux que l’on peut. C’est rock’n’roll au niveau de l’emploi du temps mais ça change la vie en bien. Je me sens en pleine forme. Je crois que je n’ai jamais eu autant d’énergie. La fatigue physique, je ne la ressens pas parce qu’associée à ce bonheur immense, tout se passe super bien."
Ces cinq années ont été bien remplies. Mais j’ai aussi ressenti le besoin de prendre un peu de recul pour trouver l’inspiration et vivre des choses nouvelles. Les artistes de ma génération et de la suivante sont poussés à « occuper l’espace », tant sur les réseaux sociaux qu’en présentant des projets. On vit à l’heure du zapping et de la peur d’être oublié... Pour ma part, j’ai fait le choix de m’accorder du temps.

Votre grossesse a-t-elle influencé l’écriture et l’enregistrement de votre nouvel album ?

"Ce n’est pas un album sur la maternité parce que les chansons étaient écrites avant que je sois enceinte. Mais il y a certainement des influences dans ma manière de les interpréter. C’est plus lumineux et il y a plus d’espoir parce que lorsqu’on s’apprête à donner la vie, on a envie d’être plus optimiste et plein d’espoir. Ce n’est pourtant pas quelque chose qui me caractérise habituellement. Je ne suis pas de nature très optimiste mais là, je l’étais."

Pourquoi avez-vous attendu cinq ans avant de sortir ce nouvel album ?

"C’est vrai qu’à l’époque qui est la nôtre, il faut rester présent sur le devant de la scène en permanence, même quand on n’a plus rien à dire. Je me force à être présente sur les réseaux sociaux parce que c’est nécessaire, mais ce n’est pas ma priorité. Après la dernière tournée, je me suis mise à écrire à nouveau. Et quand j’écris, je disparais pour de bon. J’avais vraiment envie d’écrire mon disque, peu importe le temps que ça prendrait. Cinq ans, c’était peut-être un peu long. Je vais essayer désormais de faire en sorte que ce le soit moins. Je me soigne (sourire) . Et je suis ravie de voir que ça a semblé long à certains. Ça veut dire qu’on m’aime bien. Parce que ceux qui ne m’aiment pas, ça ne leur a pas semblé long (rires) ."

Avec ce nouveau disque, vous avez pris un virage pop à l’anglo-saxonne, avec plusieurs titres en anglais…

"J’avais envie d’aller l’enregistrer à Londres. Et c’est le producteur, Jamie Ellis, qui a travaillé avec Florence&The Machine et Adele, qui a donné le son à cet album. J’ai adapté deux textes d’Edgar Allan Poe (auteur américain du XIXe siècle, NdlR) . Les artistes un peu dark , gothiques - de Beaudelaire à Tim Burton -, accompagnent tous mes projets depuis des années. L’imagerie qui accompagne tous mes albums est aussi un peu étrange. Gemme , c’est un peu la synthèse des quinze dernières années, de tous les disques que j’ai fait jusqu’à présent."

Ce sont 15 années qui vous ont fait plaisir ?

"Oui, parce que j’ai construit, pierre après pierre, mon parcours pour qu’il repose sur quelque chose de solide. Après mes débuts fulgurants, il était important pour moi d’écrire mes chansons et de construire les choses sur scène avec mon public. J’ai pris mon temps pour installer l’univers qui est le mien. Ce sont des vraies décisions, des partis pris et pas trop de compromis. Le public me connaît depuis mes 19 ans et je constate qu’il est bienveillant avec moi."

Vous participez à la soirée anniversaire de CAP 48. C’est important de s’investir et de se consacrer aux autres ?

"Je suis aussi marraine de Viva for Life et de la Fondation Abbé Pierre. Depuis toute petite, ma maman m’a toujours expliqué qu’il faut être attentif aux autres, être respectueux des autres et de ce qu’ils vivent. J’ai aussi rencontré des soucis d’ordre familial très jeune qui font que j’ai été sensible aux aléas de la vie. J’avais conscience que tout le monde n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche. C’est important de se mobiliser pour des causes comme le handicap avec CAP48. Ce sont des moments qui débouchent sur de belles rencontres, avec des gens qui ont de vraies valeurs. Ce sont des soirées pleines d’émotions. On a l’impression de grandir à ces moments-là parce que le métier d’artiste est très égocentrique. On se regarde soi-même."

"La France va gagner la Coupe Davis"

Du 24 au 26 novembre, la Belgique a rendez-vous à Lille pour affronter la France en finale de Coupe Davis. On imagine mal que Nolwenn Leroy soit totalement indifférente à l’événement puisque depuis 2008, elle partage la vie d’Arnaud Clément, jeune retraité des courts de tennis et ex-capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis.

"La Belgique n’est pas facile à jouer parce qu’il y a de très bons joueurs, souligne-t-elle. Notamment Goffin qui est excellent et qui peut faire peur aux Français. Ça ne va pas être simple, rien ne l’est dans le sport. Ce serait une erreur de partir gagnant car en Coupe Davis, les supporters sont extrêmement importants et investis dans la rencontre. Il y a en Belgique un esprit et une ferveur dans l’encouragement qui sont très importants. C’est aussi pour ça que nous, les artistes, nous aimons venir nous produire chez vous. Il y a une ambiance en Belgique qu’on ne retrouve nulle part ailleurs."

Nolwenn Leroy pronostique cependant une victoire de la France. "Parce qu’on a une des meilleures équipes de double du monde. Le match du samedi fera peut-être la différence."

Charles Van Dievort

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