Le Télégramme – Nolwenn Leroy, le concert qui a changé la Saint-Loup

Même si la Saint-Loup n’a pas lieu cette année, Le Télégramme se replonge dans les éditions précédentes du festival pendant cinq jours. Premier épisode avec la venue de Nolwenn Leroy en 2011, qui a bousculé le festival de danse guingampais dans ses traditions, tout en lui donnant un nouveau modèle économique.

1 Le président n’était pas franchement pour 

« Pour le président Jean-Pierre Ellien, c’était hors de question. Elle n’était pas assez Celte pour lui, trop show-biz. Et quand il avait quelque chose dans la tête… » Au moment de remonter le temps jusqu’à cet été 2011 et la venue de Nolwenn Leroy, Hervé Rouault, l’actuel président du festival de la Saint-Loup, se souvient d’une partie pas gagnée d’avance. « J’étais alors vice-président. Et je me suis bougé pour l’avoir ». Grâce à un travail de longue haleine mené de front avec le trésorier du festival, Hervé Rouault parvient finalement à un accord. « Il ne manquait que la signature du président ». Début mai 2011,Jean-Pierre Ellien annonce finalement dans Le Télégramme sa satisfaction de voir la chanteuse - qui vient de sortir quelques mois plus tôt son album Bretonne - à Guingamp l’été suivant.

(Alain Auffret)

2 Un succès monstre  

À 22 h 30 ce 17 août 2011, l’artiste née à Saint-Renan se présente sur la scène du Vally. Face à elle, la foule est compacte. Les gradins sont archi-combles. « Il y avait du monde partout. Jusque dans les escaliers », se souvient Hervé Rouault. Combien de spectateurs y a-t-il ce soir-là pour entendre Nolwenn Leroy chanter Tri Martolod ? Neuf ans plus tard, le mystère demeure. « Il y avait plus de 4 000 personnes. Peut-être 5 000 », estime l’actuel président de la Saint-Loup, qui se souvient aussi du coup de fil du lendemain en provenance de la sous-préfecture : « Le sous-préfet nous a dit que nous avions accepté trop de monde. Nous lui avons certifié que ça ne se produirait plus et que nous ferions plus attention à l’avenir. Ce que nous avons fait ».

Nolwenn Leroy, le concert qui a changé la Saint-Loup

(Alain Auffret)

3 La chanteuse retrouve sa prof de danse et ses amies 

En coulisse aussi, le concert a marqué les esprits. Car la chanteuse, qui avait vécu enfant à Guingamp, retrouve lors de son passage dans la cité de La Plomée son ancienne professeure de danse Evelyne Ziegler, aujourd’hui adjointe au maire de Guingamp. « Je l’avais eue gamine à l’école de danse. Ce jour-là, avec toutes les copines du cours, elle est venue à la maison, avant de se retrouver entre elles le soir ». « C’est comme si nous ne nous étions jamais quittées », commente alors l’artiste, ravie de revenir dans la ville de son enfance : « J’y ai vécu cinq ans. J’ai passé tout mon primaire à l’école Leizour. Des souvenirs, j’en ai des milliards », explique-t-elle au Télégramme. « Elle commençait à être très connue, mais elle était restée très simple. C’était un moment très sympa », se rappelle Evelyne Ziegler.

Nolwenn Leroy, le concert qui a changé la Saint-Loup

(Alain Auffret)

4 La variété a désormais sa place à la Saint-Loup 

« Ce concert a relevé la Saint-Loup. Parce que nous étions dans le rouge financièrement à l’époque », révèle Hervé Rouault. « Avant Nolwenn Leroy, nous invitions presque exclusivement des groupes celtiques et bretons. Ensuite, nous nous sommes ouverts à la variété une soirée durant le festival. Ce qui nous permet d’attirer un nouveau public et notamment des jeunes ». Presque une décennie plus tard, le festival a maintenu ce cap, ce qui lui permet d’envisager l’avenir avec sérénité.

Nolwenn Leroy, le concert qui a changé la Saint-Loup
(Alain Auffret)

5 Un chapeau dédicacé et des culottes à laver 

Si le passage de Nolwenn Leroy est resté à ce point dans la mémoire du président, c’est aussi parce que la chanteuse s’est montrée très abordable. « Elle m’a dédicacé mon chapeau », se rappelle le bénévole, qui a ensuite offert son couvre-chef à sa nièce. « Parce que c’est elle qui m’avait donné l’idée d’inviter Nolwenn Leroy à la Saint-Loup ». Autre souvenir marquant, ce sac remis à la descente du bus par le régisseur de l’artiste. « Sans même me dire bonjour, il m’a demandé d’aller laver des culottes. Je me suis un peu fâché, avant que nous nous rendions compte que dans le contrat figurait une clause indiquant que nous devions entretenir les vêtements de Nolwenn Leroy ». La mission sera remplie et après discussion, le régisseur s’avérera être « un type très bien. Comme l’artiste invitée ce 17 août ».

©Le Télégramme