Dimanche 11 décembre à 21h00, M6 a décidé de consacrer un numéro de Zone Interdite au Mal logement qui touche 4 millions de personnes en France. On va suivre des familles en galère dans la précarité entre leur envie de s’en sortir et leurs angoisses au quotidien.
Ophélie Meunier reçoit la chanteuse Nolwenn Leroy marraine de la Fondation Abbé Pierre. Il revient sur son expérience du mal logement pendant son enfance.
Interview de Nolwenn dans Le Parisien
« J’ai connu la galère »
M 6, 21 HEURES Nolwenn Leroy témoigne dans un « Zone interdite » consacré au mal-logement.
PAR CARINE DIDIER
PRÈS DE 4 MILLIONS de Français vivent dans des conditions de logement difficiles. Ce soir, à 21 heures, le magazine « Zone interdite » sur M 6 suit des familles de la classe moyenne touchées par la précarité après une faillite, une séparation. Une réalité pointée par Nolwenn Leroy qui interviendra en tant que marraine de la Fondation Abbé Pierre* depuis dix ans,
La campagne de la Fondation Abbé Pierre a pour slogan « Reconstruire un logement, c’est reconstruire une vie ». En quoi le mal-logement laisse-t-il des traces ?
C’est un énorme traumatisme. La vie peut basculer du jour au lendemain après un divorce, la perte d’un job… On se retrouve sans statut, sans logement, sans adresse. On n’a plus sa place dans la société.
Votre expérience personnelle vous a-t-elle incitée à vous engager ?
Oui. Après le divorce de mes parents, on s’est retrouvées avec maman et ma soeur dans la galère. Heureusement, ma grandmère était là. Le moment d’angoisse que j’ai ressenti alors a contribué à me rapprocher de la Fondation.
Cela a-t-il duré longtemps ?
Ce fut un an de transition. Tout est arrivé en même temps : l’entrée au collège pour moi, le fait de quitter ma région, la Bretagne, le divorce. Ma famille, très soudée, était derrière. Cela m’a donné un équilibre, la possibilité d’étudier. Mais beaucoup de gens n’ont pas la chance de pouvoir se reposer sur leurs proches.
Et il y a des situations aberrantes : des diplômés se retrouvent sans toit, d’autres travaillent mais dorment dans leur voiture car ils n’ont pas de quoi se payer un appartement.
La situation s’est-elle aggravée ?
Il y a des choses qui avancent, mais trop lentement par rapport au nombre de personnes concernées. Plus encore avec le phénomène migratoire. Des gens vivent un enfer dans leur pays et la France, terre d’accueil, les reçoit sans pouvoir les loger. Ce n’est pas digne de nous.
Quelles sont les solutions ?
On peut construire davantage. Le mal-logement doit devenir grande cause nationale. On compte sur les donateurs pour financer les programmes de la Fondation. Mais c’est aussi aux pouvoirs publics d’agir. Or, le mal-logement a été peu abordé lors des débats des primaires. A l’approche des élections, j’espère qu’il le sera davantage.
Participerez-vous à la tournée des Enfoirés fin janvier ?
Bien sûr. On n’a pas encore trouvé d’autres solutions pour récolter quelques millions d’euros pour les Restos du coeur. J’attends celui qui viendra en disant : « On ne fait plus les Enfoirés car les pouvoirs publics prennent en charge ! » Je ne comprends pas les polémiques stériles sur les Restos.
* Fondation Abbé Pierre. Site Internet : www.fondation-abbe-pierre.fr.
Tél. 01.55.56.37.00.
La chanteuse est la marraine de la Fondation Abbé Pierre depuis dix ans.