Dans son dernier album « Folk », Nolwenn Leroy a choisi de rendre hommage aux artistes des années 70 qui l’ont inspirée : Nino Ferrer, Nicolas Peyrac, Jacques Higelin, Francis Cabrel ou encore Yves Simon. Elle présentera ses reprises jeudi 21 novembre à la Wantzenau.
Aujourd'hui 05:01 par Propos recueillis par Alice HERRY
Comment avez-vous choisi les artistes que vous reprenez dans l’album « Folk » ? Est-ce que c’était difficile de s’attaquer à des grands noms de la chanson française ?
Ce ne sont pas des années que j’ai connues mais ce sont des chansons et une période qui me font rêver. J’ai l’impression que la vie était plus douce à cette époque-là, aussi bien dans la musique que dans la mode. On le ressent dans le répertoire musical, il y avait une véritable scène folk en France. Ces chansons font du bien, elles réconfortent. Je pense à l’imagerie de Nicolas Peyrac. C’est comme ça que j’ai fait la sélection. Je ne voulais pas faire un album trop long avec des chansons trop connues. L’idée, c’était d’offrir une nouvelle lecture à des chansons un peu oubliées. L’exercice était de taille. Je voulais les faire redécouvrir à ceux qui les ont aimés et les faire découvrir à une nouvelle génération.
Il y a quelque chose de très nostalgique et d’intime dans vos réinterprétations de ce répertoire. De quoi cela provient-il ?
La nostalgie est un sentiment qui me caractérise. C’est une tristesse douce du temps qui passe et qui ne reviendra jamais. Elle m’inspire beaucoup et me fait du bien. Oui, c’était mieux avant et aujourd’hui, c’est difficile de penser le contraire. Je me demande si on n’est pas arrivé au bout de la création dans la musique. En replongeant dans cette époque, j’ai remarqué que tout le monde avait des idées et des histoires à raconter, avec des chansons engagées. L’idée de faire cet album est arrivée après l’enregistrement de « Bretonne » parce que les débuts de la folk française, c’était la musique celtique, la musique bretonne. Le premier artiste folk, c’était Alan Stivell chez les Français. Je trouve beaucoup d’inspiration quand je chante les mots des autres. Ce n’est pas n’importe quel projet de reprise. C’est très enrichissant, ça m’a beaucoup apporté.
« Simple, dépouillée, organique et juste dans l’intention »
Est-ce que la musique folk est le genre musical qui vous colle le plus à la peau ?
Je pense. Tout me ramène tout le temps à la folk. J’aime l’idée de raconter des histoires en chanson et la folk, c’est ça. Simple, dépouillée, organique et juste dans l’intention. Ce côté instantané et immédiat me plaît. C’est la musique qui me ressemble le plus. Il y a la place de raconter des choses dans ce style. Dans la pop, il y en a moins.
Vous avez enregistré vos morceaux dans le mythique studio Ferber à Paris. Étiez-vous à la recherche d’une certaine authenticité ?
Oui, cet album est authentique justement parce qu’il a été enregistré en live. Il y avait un parti pris. On voulait enregistrer comme dans les années 70. On s’est enfermé en studio et on a enregistré dans les conditions du live. Ce côté chaleureux et authentique vient de là. On faisait deux trois prises par chansons. On chantait, on respirait tous ensemble et on prenait la meilleure prise globale, et pas la meilleure prise du chant. C’est important d’accepter le petit craquement de respiration, la voix qui tiraille. C’est ce qui fait vivre l’enregistrement. Sincèrement, ça s’entend. Il y a une vérité par la force des choses.
Quels sont vos projets pour la suite ?
L’écriture de mon nouvel album et son enregistrement. On espère pouvoir présenter quelque chose pour début 2021. Il va falloir travailler dur.