Le Dauphiné Libéré – Nolwenn Leroy : « Il fallait que je prenne la main sur mon destin artistique »

Rencontre avec Nolwenn Leroy, qui sera en concert à l’Arcadium à Annecy, le vendredi 22 mars à 20 heures.

Dans une interview accordée à notre journal, elle revient sur ses débuts, nous parle de son dernier album et de sa nouvelle tournée...

 Belle surprise de découvrir une chanson de Malicorne sur votre nouvel album. Vous êtes résolument folk ?

« C’était l’idée de ce projet, remettre en lumière certains groupes et artistes qui ont fait des grandes chansons dans les années 70. J’étais fasciné par les pochettes des vinyles quand j’étais petite. J’adorais ça. Je suis contente de voir que ça revient aujourd’hui alors que le disque s’écroule. Les gens ont à nouveau une passion pour l’objet. J’adorais cet album de Malicorne. La pochette était verte avec une sorte d’illustration de Tolkien. Cette musique folk fait le lien avec ma musique, avec mes projets précédents. Mon disque est un peu une extension de l’album “Bretonne”. Si Alan Stivell était le premier “folkeu”, Malicorne était un groupe important de ce mouvement. »

Vous reprenez aussi “Sacré Géranium” avec Dick Annegarn. Parlez-nous de cette rencontre ?

« On s’était croisé aux Francofolies de La Rochelle il y a quelques années. Quand j’ai commencé à travailler sur l’album, je lui ai envoyé un petit mot pour qu’il vienne faire un tour en studio pour un duo. Finalement, il a aussi joué la partie guitare qui est très compliquée. C’était fabuleux. C’est le seul duo de l’album. Au-delà de ça il m’a donné plein de conseils. Ça a été extrêmement précieux pour être le plus juste possible dans mon interprétation et dans l’émotion par rapport à ce courant musical. C’est un sacré personnage haut en couleur. J’adore les gens comme lui. »

Vous avez aussi collaboré récemment avec Renaud Capuçon. Comment s’est passée cette incursion dans le grand répertoire ?

« C’est sur son album consacré au cinéma. Quand j’ai commencé la musique au conservatoire, mon premier instrument était le violon. Je suis forcément admirative du talent de Renaud Capuçon. C’est un musicien exceptionnel. On se connaissait depuis quelques années. Sur son album, une seule musique était chantée, c’était “Bagdad Café”. C’est un film que j’adore avec une chanson culte, une chanson qui est rarement reprise d’ailleurs. Techniquement elle est très difficile. Cela a été une expérience fabuleuse. C’était un grand moment d’émotions de me retrouver entourée par un orchestre symphonique. »

Vous enchaînez les concerts et les tournées. Comment avez-vous trouvé le temps d’enregistrer “Folk” ?

« Pendant mes vacances en fait. Il a été enregistré comme dans les années 70, c’est-à-dire en live. On était tous ensemble dans la même pièce. Juste quatre ou cinq prises par chanson et c’était terminé. C’était vraiment un parti pris. On est allé au bout sans rien lâcher. Ce n’est pas évident d’enregistrer comme cela aujourd’hui. “Folk” est un projet parenthèse entre mes albums de chansons originales. Entre “Gemme” et mon dernier disque, je n’ai pas trop eu le temps de souffler. C’est une sorte de fondu enchaîné. »

Les concerts pour cette nouvelle tournée seront plus apaisés ?

« Oui. On installe vraiment un climat autour de tout ce répertoire. Toutes les chansons de l’album seront présentes. Des chansons à moi aussi mais toujours dans cette ambiance folk. C’est très intimiste, très délicat. Tout ce qu’on voit on l’entend et tout ce qu’on entend on le voit. Il y a un travail sur le son, tout est très précis. Les gens sont vraiment enveloppés, ils sont au plus proche de la musique. »

Quel regard portez-vous sur vos débuts ?

« J’ai été la gagnante d’un télé-crochet. Ce programme était énorme, il m’a révélé. À ce moment-là, ce n’était pas mes propres compositions. Le contexte n’était pas le même et j’en avais bien conscience. J’avais besoin de mériter la chance de pouvoir accéder au rêve qui était le mien. Très tôt j’ai pris conscience qu’il fallait que je prenne la main sur mon destin artistique. Dès le deuxième album, je me suis enfermée en studio avec Laurent Voulzy. Les choses sont rentrées dans l’ordre. Il fallait que je prenne mon temps pour construire quelque chose sur des bases saines et solides. »

Quel est le premier disque que vous avez ramené à la maison avec votre argent de poche ?

« C’est très simple, c’était “Dangerous” de Michael Jackson. Et puis aussi “Back to front” de Lionel Ritchie. Je piquais aussi les vinyles de Kate Bush de ma maman. J’en suis la plus grande fan encore aujourd’hui. »

Nolwenn Leroy en concert à l’Arcadium à Annecy, le vendredi 22 mars à 20 heures. Renseignements et billetterie : www.arcadium-annecy.fr 

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